quarta-feira, 29 de maio de 2019

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Dire qu’on est zèbre/surdoué ou le garder pour soi…

28 mai 2019
Après tous les articles du blog, vous aurez compris à quel point il est important de comprendre son fonctionnement. Mais, une fois que l’on sait, faut-il le dire aux autres ?

C’est une question qui revient très régulièrement dans les messages que je reçois. Si autant de personnes me posent la question, c’est qu’elles ressentent le besoin de le dire. Et je crois que c’est vrai, souvent, on a besoin d’en parler lorsqu’on le découvre, surtout lorsque cette découverte est tardive, car c’est tout un chamboulement, et que ce n’est pas toujours facile de le garder pour soi.

1. Ressentir le besoin de dire que l’on est surdoué/zèbre

Alors, bien sûr, le résultat du test est très personnel, il touche à notre propre fonctionnement, à notre identité, à l’intime. Pourtant, oui, une fois qu’on l’a appris,  compris, et intégré, on peut ressentir une terrible envie de partager cette nouvelle donnée, de le crier sur tous les toits, d’expliquer aux gens pourquoi on réagit de telle ou telle manière, car maintenant on comprend.

Parfois, c’est pour se justifier aussi, pour montrer à ceux qui ont pu nous faire des réflexions que non, on n’est pas “fou” ou “bizarre”, on est zèbre, et c’est tout. Et surtout, c’est pas grave.
En fait, avant de se demander si on en parle aux autres ou non, et si oui, comment, je crois que c’est important de comprendre ce qu’on attend de ce coming out. A qui on souhaite le dire ? A ses proches ? A son employeur ? A ses amis ? A ses profs ? A tout le monde ? Et pourquoi ? Pour qu’ils comprennent ? Pour qu’ils s’adaptent ? Pour qu’ils se posent des questions sur eux-mêmes ? Pour qu’ils arrêtent de penser qu’on est bizarre ? Pour qu’ils arrêtent de nous dire qu’on est trop sensible ? Pour qu’ils arrêtent de nous forcer à rentrer dans le moule ? Pour les rassurer ? Pour se libérer ? Parce qu’on veut que tout le monde comprenne ce que c’est, “être surdoué” ?
C’est important de se poser ces questions, car, bien souvent, si on ressent un besoin urgent d’en parler, on a aussi très peur des conséquences d’une telle révélation. A juste titre. Alors, il faut mesurer ce besoin, et les risques.

2. La peur des réactions… à cause des clichés

Ce qui nous inquiète, ce n’est pas tellement de le dire, c’est la réaction qu’aura la personne face à cette révélation. Car si nous, on a enfin compris ce que veulent dire les mots “surdoué”, “à haut potentiel”, ou “zèbre”, la personne en face, elle, qui ne connaît pas, n’entendra pas spontanément “fonctionnement différent”, elle entendra probablement “je suis plus intelligent que toi”.

Et ça, ce n’est vraiment pas le message qu’on a envie de transmettre. La révélation si importante à nos yeux pourra être mal reçue, simplement parce que les préjugés ont la vie dure. A l’inverse, certains seront réceptifs et écouteront avec bienveillance et admiration cette révélation qui demande quand même du courage, tant il est difficile de parler de soi.
En fait, selon notre parcours scolaire (si on a été un bon élève ou au contraire si on a eu un parcours chaotique), professionnel, notre personnalité, notre vécu, selon les gens, l’entourage,  les réactions seront très diverses.
Toi, tu te prépareras longtemps, et il te faudra du courage pour le dire.
Eux répondront :

Ou bien :

Ou bien :

…et vaqueront à leurs occupations.
Ou alors :

Ou encore :

Ou même :

L’interlocuteur peut aussi mettre en doute cette révélation, surtout si la personne a toujours été en échec scolaire :

Alors, forcément, cette incertitude quant à l’interprétation de ce que l’on a à leur dire peut bloquer. Faut-il vraiment le dire ? Ou renoncer pour se protéger ?

3. Alors… faut-il le dire ?

Vous commencez à me connaître, vous savez bien que je ne vous dirai pas si “oui” ou “non” vous devriez le dire à vos proches, puisqu’il n’y a… pas de réponse 🙂 Tout dépend de vous, de vos attentes, de la personne en face. 
Le dire peut soulager, vraiment. Peut vous aider à crever l’abcès et après on n’en parle plus. Peut vous aider à vivre en harmonie avec vos proches.

Mais le dire peut aussi provoquer un rejet.
Tant que la notion n’est pas bien comprise, tant que les préjugés sont encore bien présents, il faut faire un petit peu attention. Car le dire, c’est aussi dévoiler une part de sa personnalité, de son intimité, et si votre équilibre est encore bancal et que la personne en face n’est pas réceptive, cela peut avoir un effet plus néfaste que libérateur.
Certains zèbres avec lesquels j’ai pu échanger me racontaient se sentir investis d’une mission, d’une responsabilité : le dire pour montrer qu’on l’assume, que ce n’est pas un problème, démocratiser la notion, sensibiliser, le dire à tout le monde pour que ce ne soit plus tabou. C’est important de sensibiliser, je ne vais pas vous dire le contraire, j’en ai fait mon métier, mais c’est important aussi de se préserver, surtout quand c’est un sujet intime, et vouloir le garder pour soi ne veut pas dire qu’on ne l’assume pas ni que l’on faillit à une responsabilité, il ne faut pas culpabiliser si vous n’avez pas envie de le dire. Il y a un temps pour tout, pour l’intégrer pour soi, et pour sensibiliser les autres si vous le souhaitez. S’il y en a qui se sentent prêts et y voient un effet libérateur, tant mieux, vous nous aiderez beaucoup à sensibiliser, mais il ne faut surtout pas que ce soit ressenti comme une obligation. 

4. Si on choisit de le dire…comment faire ?

Là non plus, je ne pourrai pas vous donner de réponse 🙂 Si quelqu’un a le besoin ou envie de faire son coming out, il n’y a pas de règle à suivre. C’est du sur-mesure. En fonction de son parcours, en fonction de comment on l’assume et l’intègre, de comment on le vit, en fonction de ce qu’on attend de cette révélation, en fonction de la personne en face, de sa personnalité, et du moment choisi.
Certains auront besoin de le dire tout d’un coup, de ne pas tourner autour du pot.

D’autres, au contraire, auront plutôt besoin d’y aller petit à petit, de bien expliquer, de déconstruire les clichés sur les surdoués avant de parler de soi. 
Moi, j’ai eu besoin de le faire via un intermédiaire : ce blog. Je ne savais pas comment aborder le sujet, mais j’avais vraiment envie, et besoin, de le faire. J’avais peur des réactions. Je ne le formulais pas à l’oral, alors j’écrivais et je dessinais à ce propos sur le blog. Sans parler de moi directement.

Quand j’ai conçu le livre Rayures et Ratures, je me suis dit que ça pourrait être bien de le faire coloré, attrayant, avec une couverture franche, pour que les gens qui n’osent pas trop en parler à leur entourage puissent le laisser traîner discrètement sur la table du salon, et que l’entourage se dise “tiens, c’est quoi ?” et n’ait pas peur de l’ouvrir. Comme un support pour amorcer le dialogue, parce qu’on n’a pas tous la force d’aller dans le vif du sujet directement.
Je reçois de temps en temps des messages de gens ayant fait leur coming out grâce au livre ou grâce à des illustrations du blog, et c’est, je crois, le plus beau compliment que je puisse recevoir. Savoir que mon travail peut aider, favoriser le dialogue, c’est la plus belle des récompenses.

5. En fait, le plus important, c’est de se le dire à soi-même.

Pour ceux qui n’auraient pas envie, pas besoin, ou peur de le dire, je voudrais leur partager ces messages que des lecteurs ont laissé sur les réseaux sociaux de Rayures et Ratures :
“ Je crois surtout que le plus important, ce n’est pas que l’entourage sache, le plus important c’est de le savoir soi-même afin de mieux appréhender sa différence et comment se servir efficacement de sa différence pour réussir enfin là où on a toujours échoué car la méthode était inadaptée”
Alexandre (sur Facebook!)
“Le principal, c’est d’être respecté, pas forcément compris de tous. Le plus important étant de se comprendre soi-même”.
Aurélien (sur Instagram!)
Alors, faites votre coming out à vous-même, et ensuite, si seulement vous avez envie, dites-le aux autres !

6. Et après ?

Et après cette période de découverte ? Des personnes fraîchement détectées me demandent souvent comment j’en parle, moi. Comment je le dis aux gens, maintenant que j’ai pris du recul sur tout cela.
En fait… je ne le dis pas.
Comme beaucoup, j’ai eu besoin d’en parler à quelques personnes de mon entourage lorsque je l’ai découvert. Sans forcément mettre un mot, juste en expliquant. Aujourd’hui, je ne ressens plus ce besoin. J’ai compris mon fonctionnement, maintenant ça ne fait plus partie de mon quotidien, ou plutôt, pas plus que n’importe quelle composante de ma personnalité ! Je n’en parle pas.
Alors, bon, forcément, avec un blog et un livre sur le sujet, les gens qui me côtoient de près ou de loin et connaissent mon travail le savent, ou s’en doutent. Mais sinon, je ne cherche pas à rencontrer des zèbres (je suis même peu active dans les rencontres). Je ne vis pas autour de cette notion. Parce que je n’en ai pas besoin. (Mais je comprends que certains en aient besoin, attention). L’important pour moi était de comprendre qui j’étais. Après, j’ai lâché prise. Ce n’est pas au centre de ma vie. Alors bien sûr je suis très engagée pour aider les autres et sensibiliser à la différence en général, dont celle-ci. Je tiens à ce que chacun comprenne, pour que tous ces petits et grands zèbres qui se découvrent vivent de mieux en mieux, pour que ce ne soit plus un sujet tabou. Mais en dehors de mon travail de sensibilisation, je suis silencieuse.
Je sais que si ce sujet est abordé lors d’une conversation, j’en parlerai librement. Mais souvent, je n’ai pas envie d’en parler. Cela ne veut pas dire que je n’assume pas, ou que j’estime que c’est tabou. Juste que je juge que ce n’est pas nécessaire en fonction de la situation et de la personne en face de moi.

Tout ça pour conclure que…

Le dire, ne pas le dire, c’est propre à chacun. Vouloir le garder pour soi ne veut pas dire que l’on n’assume pas. Cela peut être votre petit jardin secret, et c’est très bien. Mais vous pouvez aussi le dire, si vous en avez envie, et si vous en avez besoin. Vous avez le droit, et ça permettra aux gens de mieux comprendre. Dans ce cas, demandez-vous ce que vous attendez de ce coming out, choisissez bien les personnes à qui vous vous adressez, et la meilleure façon, pour vous, de faire passer votre message !

Je ferai de prochains articles pour parler des cas plus spécifiques du monde de travail (Est-ce qu’on le dit à son employeur ? A ses collègues ? Dans quel but ? Qu’est ce qu’on attend ?) mais également des enfants(Si l’enfant choisit de le dire, comment se préparer aux réactions, est-ce qu’en tant que parent on le dit quand on parle de lui, comment le dire à l’école ?)

sábado, 11 de maio de 2019

Une question que beaucoup se posent. Une question importante. Une question multiformes. Quelques pistes de réflexion. C'est dans le Cerveau et Psycho du mois de mai ! Et nous pouvons aussi partager vos expériences ici, vous avez été détecté surdoué dans l'enfance ou adulte, vous avez fait un bilan parce que vous aviez des difficultés ou au contraire parce que vous aviez des facilités, vous avez découvert votre profil "par hasard" au décours d'un bilan de compétence par exemple, vous avez souhaité faire des tests car vous vous posiez la question de votre profil de fonctionnement et vous êtes dans une trajectoire de réussite de votre vie, ... ou toute autre configuration ? Aujourd'hui vous êtes satisfait globalement de votre vie ou à l'inverse votre parcours est chaotique ? Parlons en, échangeons ! Les témoignages permettent d'enrichir notre compréhension de ces profils atypiques et de mieux accompagner ceux qui en ont besoin. Merci d'être là !